Être « exotique »

J’ai toujours eu du mal à m’identifier comme faisant partie d’un groupe. J’ai grandi à Tahiti, dans une famille multiculturelle, avec une mère vietnamienne et un père français. Dans un monde où on aime poser des étiquettes à tout, aucune ne me collait vraiment à la peau. J’étais blanche pour les asiatiques, bridée pour les « blancs », et un peu des deux pour les tahitiens. Il faut savoir que Tahiti, bien que la capitale de la Polynésie Française, aime affirmer son indépendance autant que son attachement à la France. En pratique, ça passe par une tolérance du « farani » ou « popa’a » (« peau qui rougit au soleil » en tahitien, autrement dit les étrangers blancs) dans tous les aspects du quotidien. A l’école, il m’était difficile de participer au cours de danse tahitienne (le tamure ) ou au cours de langue locale… Car ils me renvoyaient à ma différence. Alors c’est vrai que lorsque l’on est adulte on aime peut-être se démarquer et sortir du lot, néanmoins, ne pas rentrer dans une ca